La vie spi à la route

Rédigé le 23/05/2025


La vie spirituelle doit être l’âme de notre route, dont la chair seront les activités de marche, de service, d’aventure, de vie quotidienne ou de fraternité.

On résume souvent la route à l’aide de trois mots : service, aventure et prière. Ce triptyque nous indique-t-il une proportion égale pour ces différents ingrédients ? Doit-on consacrer un tiers du temps à la prière ? La réponse n’est, évidemment, pas si simple. Le triptyque est là pour nous rappeler trois dimensions fondamentales de la route, et surtout pour n’en oublier aucune ! Il ne s’agit pas d’un programme horaire comme celui des moines ou des usines en 3x8h. 

La simple et vraie vie chrétienne

Nous naviguons entre deux écueils. Nous sommes routiers et ne sommes ni touristes, ni séminaristes. Il ne s’agit pas de vivre comme des prêtres ou des moines, mais bien comme des hommes profondément chrétiens. Les questions de vocations doivent pouvoir émerger et être creusées, mais nous ne sommes pas un séminaire ou une propédeutique. Nous ne visons pas la vocation consacrée pour tous les routiers. En revanche, nous visons la sainteté pour tous.

Le « spi » au en route doit se prolonger dans la vie

  • La prière de l’angelus que nous aimons est courte, mais se rappelle à nous trois fois par jour. Elle se dit en camp, et elle peut se dire tous les jours d’une vie de laïc chrétien engagé dans son travail et dans sa vie de famille. 
  • En camp, nous disons les complies le soir, car il est vraiment possible de les prier tous les soirs dans la vie étudiante, professionnelle et familiale. 
  • Nous disons aussi le chapelet en marchant, car nous sommes invités à évangéliser nos trajets quotidiens, à pied, en voiture ou en transport, par un bout de chapelet. 
  • Enfin, et c’est certainement le plus exigeant, nous nous entraînons, en camp, avec l’heure route, à consacrer un temps déterminé et journalier à la prière. La sagesse est donc de pratiquer, à la route, ce que nous pourrons reproduire, peu ou prou, dans notre vie de chrétien ordinaire. 

Les temps de route ensemble ne sont pas une parenthèse spirituellement survitaminée qui laisserait place à un lamentable effondrement lorsque nous raccrochons le foulard.

Une route missionnaire

Il s’agit d’avoir un bon équilibre dans la pratique et aussi dans notre communication. Nous ne devons effrayer personne en faisant croire à une vie de pénitence ou une vie pré-monastique. A cet égard, il nous faut soigner l’aventure dans nos projets. N’oublions pas que de nombreux jeunes gens se sont convertis grâce au scoutisme, ils doivent pouvoir accéder à la route avec leurs questions et leurs doutes, pour interroger, éprouver, vivre et, bien sûr, fortifier leur foi par le cadre qu’offre la route. Cette dernière est un lieu où la foi est vécue dans notre monde. 

Nous avons une communauté forte qui se tient spirituellement les coudes et nous aide à prier, mais nous ne voulons pas bâtir une forteresse coupée du monde.

La naturelle présence du Seigneur

Le routier doit pouvoir se dire, comme les disciples d’Emmaüs : «le Ressuscité marchait à nos côtés et Il nous parlait sur le chemin». 

Notre but est de vivre avec Lui. 

Ainsi, la vie spi de la route doit être ritualisée pour devenir naturelle et infuser la vie du camp. La répétition, l’exemple des anciens et la règle nous aident à vivre le « spi » très naturellement, et non comme une activité ajoutée.

Donnons un caractère spécial au dimanche. Soigner la préparation de la messe, conserver du temps à la sortie de messe si nous allons en paroisse ou en communauté, améliorer les repas, marcher moins, offrir des temps de qualité, de détente ou de gratuité. Le routier apprendra ainsi, pour la vie, à adopter un style du dimanche et à honorer le jour du Seigneur.