Se former à l'essentiel : la formation humaine

Rédigé le 23/05/2025


Peut-on être chef sans réfléchir à sa vie et se construire des fondations solides, sans vivre personnellement la pédagogie qu'on veut transmettre ? A-t-on suffisamment de recul sur cette pédagogie, l'a-t-on assez creusée, comprise, pour la transmettre ?

Quand je me suis engagé en tant que chef de clan, j'ai tout de suite pensé à deux choses : “Bon, il est temps que je parcours ma longue-piste” et “La mission est magnifique, mais il faut que je me forme en RECP (Route Ecole des Chefs de clan Pilote) sinon je risque de me planter pour ma route d’été…”

J'ai compris lors de ma RECP une chose sur la pédagogie de la Route : nous avons la chance de pouvoir mêler étroitement formation personnelle et formation pédagogique.

Pourquoi ? Parce qu’un assistant ou un chef de clan se posent sensiblement les mêmes grandes questions que les routiers-pilotes qu’ils encadrent. Ils sont généralement routier pilote en service, se préparent au départ routier, et sont donc engagés dans la même démarche de progression que leurs routiers. Et c'est très précieux ! Car même si le service est un moment privilégié pour le don de soi, il faut aussi penser à continuer à progresser soi-même. 

Du topo théorique à l’expérience concrète…..

En arrivant en Route-École, je n’avais eu que quelques échos de CEP, et je m’attendais à beaucoup de topos théoriquement magnifiques mais difficilement applicables, auxquels j’allais acquiescer sans évoquer les difficultés que je rencontrais. Et finalement, je me suis retrouvé dans une route d’hiver de neuf jours. Tout simplement. Comme si j’avais été dans mon clan ! Alors certes, les topos étaient fréquents et très orientés Vie du clan et Progression à la route, mais j’ai retrouvé entre autres : 

  • une vraie vie d’équipe et de clan
  • des discussions avec mes pairs, la maîtrise et le conseiller religieux qui font réfléchir et avancer sur le plan personnel (c’est au cours d’une de ces discussions que j’ai commencé à envisager de prendre mon départ à la fin de mon service de chef de clan), 
  • du service, 
  • de la technique (notamment sur l’intendance et l’expression), 
  • des heures-route pour la vie intérieure
  • de l’aventure
  • des topos pour redécouvrir et approfondir la pédagogie du clan
  • de belles veillées qu’on présentaient à ceux que nous rencontrions sur la route
  • des hommes venus de toute la France et qui voulaient vivre le même idéal que moi

…..Les routes-école marient parfaitement les deux !

Par exemple, la maîtrise laisse les stagiaires prendre à tour de rôle la mission de chef de clan et de chefs d’équipe, puis marche au sein des équipes. Cette mise en pratique permet de mieux se connaître, de savoir ce que nous sommes capable de faire et ce sur quoi nous devons progresser grâce aux conseils donnés par la maîtrise, mais aussi de s’approprier les enseignements délivrés durant la route-école (donner les consignes, animer une prière/un conseil, déléguer…). 

La présence de l’heure-route est un bien inestimable : les formations sont souvent denses, mais nous sanctifions toujours une heure pour mettre nos vies sous le regard du Christ. Enfin, pour ce qui est des topos, quand nous abordons la progression route, il y a toujours une discussion sur le départ RS, qui ne s’adresse pas qu’à des chefs d’unités, mais surtout à des routiers en progression.

Pour conclure, cher chef, je t’encourage vivement à aller te former en CEP ou en route-école ! Non seulement parce qu’il est important que tu maîtrises pleinement les arcanes de la pédagogie que tu vas transmettre, mais surtout parce que c’est un moment important de formation humaine. Il est écrit dans le cérémonial du départ routier qu’un Routier-Scout qui n’a pas tout donné n’a rien donné, mais souviens-toi que pour donner, il faut avoir quelque chose à donner ; que la chose la plus importante que tu puisses donner à tes routiers, c’est ton exemple ; et que cet exemple, tu dois prendre le temps de le construire en fortifiant ta volonté et en te formant pour faire chaque jour mieux qu’hier et demain mieux qu’aujourd’hui.