Le travail humain

Rédigé le 22/05/2025


Devoir de cultiver et conserver la terre : condition originelle de l’Homme

Le travail appartient à la condition originelle de l'Homme et précède sa chute. Il n'est donc ni une punition, ni une malédiction. Mais il devient une difficulté à cause du péché originel. C'est la maladie, la pénibilité du travail qui est la punition divine du péché originel et non le travail en lui-même.

Le travail est honorable car source de richesse. Il est essentiel, mais il ne faut pas céder à la tentation de trouver en lui un sens ultime et définitif : c'est en Dieu que sont la source de vie et la fin de l'homme. Le sommet du travail est le jour du repos : le dimanche, le repos sabbatique, quintessence de l'enseignement biblique sur le travail.

« Le Seigneur ne voit pas tant la grandeur de nos œuvres que l'amour avec lequel nous les avons accomplies. » (Sainte Thérèse d'Avila)

Le nouvel enseignement de Jésus

Jésus nous apprend à apprécier le travail. Lui-même était fils de charpentier, et il était dans l'obéissance à Joseph qui lui apprenait sa profession (Luc 2, 51). Le Christ décrit sa propre mission comme une œuvre et ses disciples sont comme des ouvriers dans la moisson du Seigneur. Pendant toute sa vie publique, Jésus a côtoyé des pêcheurs, des paysans, des artisans. Souvent, il utilise des images de la vie économique dans son enseignement. Il loue les serviteurs qui travaillent en mettant à profit leurs talents mais il blâme le serviteur paresseux. Il enseigne que les trésors de la terre disparaissent tandis que ceux du ciel sont impérissables.

Durant son ministère terrestre, Jésus libère l'homme de la souffrance, de la maladie, de la mort. Et pour lui-même, le jour du sabbat, cela est possible. C'est le jour que l'on consacre à Dieu et aux autres. Ainsi, il confère au travail sa signification la plus noble, celle de s'acheminer vers le « sabbat » éternel.

L'univers n'est pas un tohu-bohu, mais un cosmos dont l'Homme doit développer l'ordre, et le porter à son achèvement. Ainsi, le travail humain se transforme en un service rendu à la grandeur de Dieu. Par le travail, l'Homme participe à l'œuvre de la création mais aussi de la Rédemption. Car, dans la fatigue pénible du travail en union avec Jésus, il est disciple du Christ, en portant sa propre croix. Le travail devient ainsi une expression de la pleine vocation de l'Homme dans sa réalité humaine, et dans sa participation à la vie divine, jusqu’à la fin des temps.

Travailler : est-ce un devoir du chrétien ?

Saint Paul exhorte tous les hommes à travailler de leurs propres mains, à pratiquer une solidarité en partageant les fruits du travail avec les nécessiteux. Cependant, personne ne doit se sentir en droit de ne pas travailler pour vivre aux dépens des autres.

Le chrétien est appelé à se procurer du pain. Le Seigneur commande aussi de donner à manger, à boire, un accueil, des soins aux plus petits. La communauté alimente le bien commun au profit des plus petits. Le travail humain se transforme ainsi en une prière, en ascèse, en espérance de l'éternité, qui a pour finalité la Charité.

« Ora et labora » 

« L'oisiveté nuit à l'être de l'homme, tandis que l'activité bénéficie à son corps et à son esprit. » (Saint Jean Chrysostome)

« Le travail est avant tout pour l'homme et non l'homme pour le travail. »

* Dans un sens objectif, c'est l'ensemble des activités dont l'homme se sert pour dominer la terre, selon le livre de la Genèse. C'est l'aspect contingent de l'activité de l'homme variant selon l'évolution des conditions techniques… * Dans le sens subjectif, le travail est l'agir de l'homme. En tant qu'être dynamique, l'homme est capable de soumettre la terre car il est image de Dieu. Il se présente ainsi comme sa dimension stable de par sa dignité d'être personnel.

Ainsi, l'homme n'est pas une simple marchandise ou un élément impersonnel. La personne est la mesure de la dignité du travail. La dimension subjective du travail doit avoir la prééminence sur la dimension objective.

Le travail humain procède de la personne et il lui est aussi essentiellement ordonné et finalisé. Le travail est pour l'homme et non l'homme pour le travail car le but du travail reste toujours l'homme lui-même. Enfin, le travail représente une dimension sociale intrinsèque, travailler avec les autres et travailler pour les autres.

« C'est faire quelque chose pour quelqu'un » nous rappelle le pape saint Jean-Paul II.

Ce devoir de l'homme, parce que le Créateur le lui a ordonné, confirme la profonde identité de l'homme créé à la ressemblance de Dieu. Ainsi, l'homme n'est pas le maître, mais le dépositaire pour refléter l'empreinte du Créateur à travers tout le travail réalisé.

Le travail est un bien pour l'homme car il le rend apte à exprimer et accroître la dignité humaine.

Ce travail indispensable pour fonder et faire vivre une famille, pour avoir droit à la propriété, pour le bien commun de la famille humaine conduit l'Église à soutenir l'orientation sociale vers le travail et non le chômage. Chaque homme a un droit au travail qui lui est reconnu comme un bien nécessaire, vital pour lui dans la dignité et le respect de la nature de sa personne humaine, de sa dignité transcendante.

Soyons des hommes et des femmes heureux de rendre gloire au Créateur par la beauté et la richesse de nos activités !