Saint Jean XXIII

Rédigé le 02/10/2016


Angelo Giuseppe Roncalli naît le 25 novembre 1881 à Brusicco. C’est le quatrième dans une famille modeste de quatorze enfants. Son père Giovanni Battista Roncalli et sa mère Marianna Giulia Mazzolla étaient de modestes. Angelo entre au petit séminaire à l’âge de douze ans grâce à l’aide financière de son oncle et de prêtres. Élève assez brillant, il suit le cursus ecclésiastique classique, devenant boursier au séminaire dell’Apollinare de Rome. Présenté au pape Pie X en 1904, il est ordonné prêtre dans la basilique Santa Maria in Montesanto le 10 août 1904. Il est nommé secrétaire de Mgr Giacomo Radini-Tedeschi, nouvel évêque de Bergame. En 1915, il est incorporé dans le service des santés des armées, avant de devenir aumônier militaire dans les hôpitaux.

Après la guerre Il est nommé au Vatican par Benoît XV et, en 1921, se trouve à la curie romaine, dans la Propaganda Fide (future Congrégation pour l’évangélisation des peuples) où il travaille en particulier au motu proprio de Pie XI (Romanorum Pontificum) sur la coopération des missions. En 1925,

Pie XI l’écarte de l’Italie en le promouvant évêque pour l’envoyer, contre son gré, en Bulgarie, terre orthodoxe, en tant que premier visiteur, puis délégué apostolique. Élevé à la dignité d’évêque titulaire d’Areópoli. En 1935, il est promu au titre d’archevêque de Mesembria pour le même poste à Istanbul, et comme délégué apostolique en Turquie et en Grèce entre 1935 et 1944. Sur le plan religieux, il fait entrer dans la liturgie des passages dits en turc, ce qui est dénoncé jusqu’à Rome et indique dans un sermon en 1944, son désir d’un concile œcuménique.

Sur un plan diplomatique, il insiste sur la neutralité du Vatican, dans l’État neutre de Turquie, se refuse de trancher en faveur de Vichy ou de la France libre, et surtout il joue un rôle important pour le sauvetage des réfugiés d’Europe centrale vers la Palestine pendant la guerre, des victimes du nazisme, juifs, surtout mais aussi membres du clergé venus de toute l’Europe et particulièrement de Hongrie et de Bulgarie. Prévenu dès septembre 1940 des persécutions nazies par l’arrivée de réfugiés polonais, il fait distribuer des permis gratuits d’émigration par la délégation apostolique en particulier vers la Palestine sous mandat britannique, des certificats de baptêmes temporaires et des sauf-conduits, ainsi que des vivres et vêtements en s’appuyant sur la Croix Rouge locale. Il envoie une lettre au roi Boris III de Bulgarie pour qu’il désapprouve la déportation de 25 000 Juifs de Sofia et obtient son aide pour faire sauver par la croix rouge des milliers de juifs slovaques qui étaient déportés en Bulgarie. Il aide autant qu’il peut le faire à sauver le plus grand nombre de juifs.

Ces gestes pour ceux qu’il nomme les « cousins et compatriotes de Jésus » auraient sauvé de 24 000 à 80 000 Juifs. En 1944 Mgr Roncalli est nommé nonce apostolique en France par Pie XII. En 1953, le cardinal est enfin renommé en Italie, à 72 ans, Roncali devient patriarche de Venise. Cette « fin de carrière » lui permet de nouveau de montrer ses talents de pasteur débonnaire et diplomate. Pie XII meurt en 1948, lorsque Roncalli arrive au conclave, les cardinaux souhaitent à la fois un changement de style gouvernemental et marquer un temps de réflexion face à un monde moderne en rapide évolution. Après trois jours de conclave et dix tours de scrutin infructueux, le cardinal Roncalli apparaît comme un « pape de transition » idéal au terme d’un conclave cherchant à assurer un changement sans rupture. Il est élu pape le 28 octobre 1958. Il crée une première surprise en choisissant de s’appeler « Jean XXIII »

Dès le 25 janvier 1959, Jean XXIII convoque le deuxième concile du Vatican, qui devait être le vecteur d’une importante modernisation de l’Église catholique romaine. Après un pèlerinage à Assise et Loretto, le pape continue la préparation du concile alors que sa santé se dégrade. Le 11 octobre 1962, le concile est ouvert. Jean XXIII y prononce un important discours, rédigé personnellement pour sa plus grande partie. Rapidement l’ordre du jour préparé par la curie conservatrice est désavoué par les pères conciliaires et le Pape ordonne une refonte des tâches du concile qui se lance alors, sous l’impulsion de Montini, avec clarté dans une œuvre réformatrice.

Les premières rumeurs sur la mauvaise santé du pape circulent en novembre 1962.

À l’issue d’une longue agonie, il meurt le 3 juin 1963, le lundi de Pentecôte.

Il est béatifié le 3 septembre 2000 par Jean-Paul II. Le 27 avril 2014, il est canonisé par le pape François.