Le scout n’est-il pas par définition l’homme qui campe et qui décampe, c’est à dire qui est toujours libre, dégagé, prêt à partir, prêt à s’installer. » V. père Jacques Sevin
Le père Jacques Sevin est né le 7 décembre 1882 à Lille. Il meurt à Boran-sur- Oise le 19 juillet 1951. Il a été déclaré Vénérable le 10 mai 2012. Sa fête est le 19 juillet.
Le 3 septembre 1900, il entre chez les Jésuites au noviciat de Saint-Acheul. En 1902, il prononce ses voeux perpétuels de jésuite et poursuit ses études au juvénat.
En Angleterre, le scoutisme se développe, le camp expérimental de Baden-Powell sur l’île de Brownsea a eu lieu en 1907. En 1913, à la suite de deux articles défavorables au scoutisme en France, Jacques Sevin obtient la permission d’aller en Angleterre pour voir « ce qu'il en est ». Le 20 septembre 1913, au Rallye du district Nord de Londres à l’Alexandra Palace, il rencontre pour la première fois Baden-Powell. C'est ce jour là qu'il forme la résolution de fonder les scouts catholiques en France. Entre 1917 et 1919, il rédige son maître livre Le Scoutisme, étude documentaire et applications et surtout, il fonde la première troupe scoute catholique à Mouscron (1917). Par la fondation de l'Association des Scouts de France en juillet 1920, il fédère les expériences de scoutisme catholique qui existent en France depuis 1911 et se fait l'artisan d'une alliance entre le scoutisme de Baden-Powell et l'Évangile. Il commence la publication du bulletin mensuel Le Chef en 1921.
Il adapte une prière attribuée à saint Ignace de Loyola, devenue la « prière scoute » (mise en musique par Gaston Schindler) :
Seigneur Jésus,
Apprenez-nous à être généreux,
À Vous servir comme Vous le méritez,
À donner sans compter,
À combattre sans soucis de blessures,
À travailler sans chercher le repos,
À nous dépenser sans attendre
D’autre récompense que celle de savoir
Que nous faisons Votre Sainte Volonté.
À côté d'Édouard de Macedo et du père Paul Doncoeur son rôle dans le développement du scoutisme catholique en France est capital. (source : Wikipedia)
Après sa rencontre avec Baden-Powell, le père Sevin fait apparaître la spiritualité catholique au sein de la méthode scoute par ses livres, ses articles dans les revues de chefs et les paroles de nombreuses chansons. Il met l’accent sur la Bonne Action (B.A.) de Baden-Powell dans le sens du service chrétien. Il développe la dimension ecclésiale du scoutisme catholique. La patrouille devient une équipe de frères scouts dont le sens est donné par le Christ car, pour le père Sevin, le scout est un chrétien dont le souci est de faire grandir le Christ autour de lui. Le don de soi, vertu scoute éminemment chrétienne encouragée par BadenPowell intègre pleinement la spiritualité catholique qu’il insuffle au mouvement.
« Le scout est une âme en marche vers la perfection » disait-il.
Prêtre, poète, éducateur et commissaire à la formation des chefs au camp de Chamarande (Essonne) marque le mouvement de son empreinte.
Les chefs formés par le père Sevin vont être à la source d’un premier « âge d’or » du scoutisme catholique dans les années 1920, ce dont nous sommes encore largement redevables. Le père Jacques Sevin s’engage quelques années plus tard à la demande d’anciennes cheftaines dans la fondation de la congrégation de la Sainte Croix de Jérusalem.
« La rencontre entre la méthode scoute et les intuitions du P. Sevin, s.j., a permis d’élaborer une pédagogie basée sur les valeurs évangéliques, où chaque jeune est conduit à s’épanouir et à développer sa personnalité en faisant fructifier les talents qu’il porte en lui. »
Jean-Paul II, Lettre apostolique aux responsables de la Conférence internationale catholique du scoutisme (CICS), septembre 1998.