« Être contemplatif au milieu du monde » pourrait très bien être la devise de Saint Césaire d’Arles et quand on y réfléchit d’une très grande foule de saints dont nous pouvons tous tirer exemple pour notre vie personnelle. L’enjeu de la méditation de ce jour sera de réfléchir sur comment concilier l’esprit chrétien et la vie dans le monde. Le monde n’est pas supposé n’être pour nous qu’une adresse où l’on daigne vivre en attendant mieux, Dieu nous attend pleinement et entièrement déjà sur Terre : bien sûr ce n’est qu’un passage et il nous faut préparer notre éternité ; mais c’est ici-bas et seulement ici-bas que nous avons une action possible sur notre salut, c’est ici et maintenant que le Seigneur t’appelle, ici et maintenant que ta sainteté se construit. Après, il sera trop tard ! Sans crainte, sans scrupules, mettons-nous sous le regard de Dieu et demandons-nous si nous ne regardons pas le monde avec un regard trop désespéré. Oui la vie est injuste, mais ce n’est pas pour cela que l’on ne peut réparer cette injustice de temps en temps ; oui le France chrétienne pourrait dans peu de temps n’être plus qu’un souvenir, mais se lamenter ou regarder en arrière ne fera pas de notre pays un enfant fidèle aux promesses de son baptême. Tant de travail à faire, méfions-nous de nos faux idéaux qui pourraient nous faire céder au découragement, il est mille fois plus héroïque pour nous de prier pour un ami loin de Dieu ou de témoigner de son amitié pour le Christ que d’avoir des rêves de Croisades. Pour cela, pour parvenir à avoir une vraie action dans le monde, une action humble et pleine d’amour, d’un amour qui prend patience, plongeons notre regard vers le Sacré-Cœur de Jésus qui attend les hommes depuis deux mille ans. Humilité dans nos prières, humilité dans notre service qui ne changera pas le face du monde et c’est bien-là justement que se situe sa valeur, car Dieu dans le secret a bien vu cette offrande de nous-même.
Ainsi, sortons de nos cercles, tout simplement pour aimer : qui peut emmener le Christ dans la vie de nos frères sinon nous-mêmes ? quittons nos citadelles protégées pour affronter le monde sans préjugés et sans crainte car nous pourrions nous faire évangéliser nous-mêmes. Engageons-nous dans les endroits que les chrétiens désertent sans naïveté ou illusions mais gardons au cœur l’idée qu’aucun endroit n’est pas adapté au message de l’Évangile.
Résolution :
Je pars me promener au moins trente minutes sans téléphone, musique ou autre, juste pour contempler les gens autour de moi, la nature et me confronter à moi-même dans le « silence » (les guillemets sont pour les habitants de région parisienne). Je peux aussi penser à me confesser pour la grande fête de l’Ascension.