Si le mal et le péché ne tenaient qu'à nos choix, il nous serait possible de les éviter totalement. Mais en réalité, tel n'est pas le cas. Nous sommes bien placés pour constater nos propres faiblesses et toutes les complicités avec le péché qui habite notre cœur et notre corps. Notre liberté est même à ce point blessée que malgré notre bonne volonté, les manques d'amour font partie de notre pain quotidien. Il en est ainsi parce que le mal et le péché sont un « règne » qui nous précède, et qui atteint notre cœur dès l'aube de notre vie. Comment et pourquoi cela ?

Ce que Dieu a créé, il l'a fait «  bon  ». Le Seigneur n'est donc pas le créateur du mal et du péché, c'est le démon d'abord, et l'homme ensuite, qui, par le choix et de l'origine, pèchent et s'abîment eux-mêmes. Drame d'autant plus douloureux qu'il nous atteint tous, que nous le voulions ou non. Le Seigneur nous a créés pour que nous nous aimions et nous entraidions fraternellement. Il nous rend responsables les uns des autres et c'est cela que le péché vient salir et blesser. Chaque péché que nous commettons, contribue à un règne du mal qui blesse l'humanité entière, à commencer par nos proches. Et ceci n'est que l'envers de la grandeur et de la beauté de la mission que le Seigneur nous a donnée. Par notre amour, par le don de nous-mêmes , faire grandir ce qui nous entoure, élève le monde.

L'humanité a eu un début et le péché ainsi, c'est le récit imagé du péché d'Adam et Eve. Ce péché a une profondeur et un statut particuliers, car il n'a été précédé par aucun autre, il s'est produit dans une humanité encore pure spirituellement. Il a donc un poids de lucidité et de profondeur dans le refus d'aimer que n'aura pu avoir aucun des péchés suivants, commis par des hommes déjà blessés.

Ce péché provient d'un premier couple que le Seigneur a voulu harmonieux, en communion d'amitié avec lui et capable de la transmettre à ses descendants : grandeur et beauté d'une mission qui mesurent l'amour et la confiance que le Seigneur avait mis en l'homme dès le commencement ; grandeur et beauté qui expliquent a contrario la gravité de la blessure introduite dans le monde par le premier péché. Ainsi, l’amitié originelle entre Dieu et l'homme n'a pu se transmettre ni, liée à elle, l'harmonie profonde dans laquelle le Seigneur avait pensé l'humanité. Que nous soyons conçus hors de cette amitié originelle, c'est ce que l'on appelle le « péché originel ». Que nous soyons mortels et que nous soyons spirituellement blessés dès le début de notre vie, en sont les conséquences.

Résolution:
La marque du péché originel est enlevée par la grâce du Baptême. En effet, nous sommes héritiers de ce péché originel auquel, évidemment, nous n'avons pas participé. Mais nous en sommes porteurs et le Baptême efface définitivement ce péché de l'origine. Mais nous gardons notre liberté de dire « oui ou non », à Dieu. Et c'est pour cela que lorsque nous sommes en état de pécheurs, le Christ nous a offert ce Sacrement du Pardon qui permet cette réconciliation totale, ce pardon absolu qu’il nous offre. Osons avec audace « user  » de ce Sacrement de Réconciliation le plus souvent possible pour que les grâces du Seigneur se répandent dans notre vie.