En ce temps-là,Jésus disait aux grands prêtres et aux anciens du peuple : «Écoutez cette parabole: Un homme était propriétaire d’un domaine; il planta une vigne, l’entoura d’une clôture, y creusa un pressoir et bâtit une tour de garde. Puis il loua cette vigne à des vignerons, et partit en voyage.
Quand arriva le temps des fruits, il envoya ses serviteurs auprès des vignerons pour se faire remettre le produit de sa vigne.
Mais les vignerons se saisirent des serviteurs, frappèrent l’un, tuèrent l’autre, lapidèrent le troisième.
De nouveau, le propriétaire envoya d’autres serviteurs plus nombreux que les premiers; mais on les traita de la même façon.
Finalement, il leur envoya son fils, en se disant: “Ils respecteront mon fils.”
Mais, voyant le fils, les vignerons se dirent entre eux: “Voici l’héritier: venez! tuons-le, nous aurons son héritage!”
Ils se saisirent de lui, le jetèrent hors de la vigne et le tuèrent.
Eh bien! quand le maître de la vigne viendra, que fera-t-il à ces vignerons?»
On lui répond: «Ces misérables, il les fera périr misérablement. Il louera la vigne à d’autres vignerons, qui lui en remettront le produit en temps voulu.»
Jésus leur dit: «N’avez-vous jamais lu dans les Écritures: ‘La pierre qu’ont rejetée les bâtisseurs est devenue la pierre d’angle: c’est là l’oeuvre du Seigneur, la merveille devant nos yeux!’
Aussi, je vous le dis: Le royaume de Dieu vous sera enlevé pour être donné à une nation qui lui fera produire ses fruits. »
En entendant les paraboles de Jésus, les grands prêtres et les pharisiens avaient bien compris qu’il parlait d’eux.
Tout en cherchant à l’arrêter, ils eurent peur des foules, parce qu’elles le tenaient pour un prophète.
« Ils se saisirent de lui, le jetèrent hors de la vigne et le tuèrent »
«Je suis la vraie vigne,» dit Jésus (Jn 15,1). (…) On creuse des tranchées autour de cette vigne, c'est-à-dire on creuse des embûches par la ruse. Quand on complote pour faire tomber quelqu'un dans un piège, c'est comme si on creusait une fosse devant lui. C'est pourquoi il s'en lamente en disant: «Ils ont creusé une fosse devant moi» (Ps 56,7). (…) Voici un exemple de ces pièges: «Ils ont amené une femme adultère» au Seigneur Jésus «en disant: ‘Moïse nous a ordonné de lapider ces femmes-là. Et toi, qu'en dis-tu?'» (Jn 8,3s). (…) Et un autre: «Est-il permis, oui ou non, de payer l'impôt à l'empereur?» (Mt 22,17). (…)
Mais ils ont découvert que ces embûches ne nuisaient pas à la vigne; au contraire, en creusant ces fosses, ce sont eux-mêmes qui sont tombés dedans (Ps 56,7). (...) Alors, ils ont encore creusé: non seulement les mains et les pieds (Ps 21,17), mais ils ont percé son côté avec une lance (Jn 19,34) et ont mis à découvert l'intérieur de ce coeur très saint, qui avait déjà été blessé par la lance de l'amour. Dans le cantique de son amour, l'Époux dit: «Tu as blessé mon coeur, ma soeur, mon épouse» (Ct 4,9 Vulg). Seigneur Jésus, ton coeur a été blessé d'amour par ton épouse, ton amie, ta soeur. Pourquoi donc fallait-il que tes ennemis le blessent encore? Que faites-vous, ennemis? (...) Ne saviez-vous pas que ce coeur du Seigneur Jésus, déjà frappé, est déjà mort, déjà ouvert, et ne peut plus être atteint par une autre souffrance? Le coeur de l'Époux, du Seigneur Jésus, a déjà reçu la blessure de l'amour, la mort de l'amour. Quel autre mort pourrait l'atteindre? (...) Les martyrs aussi rient quand on les menace, se réjouissent quand on les frappe, triomphent quand on les tue. Pourquoi? Parce qu'ils sont déjà morts par amour dans leur coeur, «morts au péché» (Rm 6,2) et au monde. (…)
Le coeur de Jésus donc a été blessé et mis à mort pour nous (…); la mort physique a triomphé un moment, mais pour être vaincue à jamais. Elle a été anéantie quand le Christ est ressuscité des morts, parce que «sur lui la mort n'a plus aucun pouvoir» (Rm 6,9).
Saint Bonaventure (1221-1274)franciscain, docteur de l'Église
Résolution:
Est-ce qu'il m'arrive de porter des critiques violentes vis-à-vis de personnes qui m'entourent? Car il ne faut pas que j'oublie que je peux blesser profondément ces personnes par mes propos désobligeants. Si c'est le cas, par hasard, j’effectue un geste de pardon vis-à-vis d'elles.