Avoir un juste rapport au bien
Pour retrouver la liberté, il faut se recentrer sur l'essentiel.
L'observateur attentif de nombreuses publicités qui occupent notre temps de cerveau disponible aura sans doute remarqué combien un nombre important d'entre elles utilise la notion de liberté pour vendre des produits divers et variés... Tous ces objets sont censés nous libérer de telle ou telle contrainte et ainsi nous donner une certaine liberté. Une fois l’achat réalisé, force est de constater que la liberté n'est pas toujours au rendez-vous. Pire : il semble que de nouvelles contraintes viennent s'ajouter aux anciennes. Preuve est faite, si l'on était besoin, que la liberté ne s'achète pas comme on achète la dernière voiture hybride. Le rapport aux biens est faussé dans une société qui privilégie l'avoir à l'être : il importe donc d'avoir une vraie liberté vis-à-vis de tout ce qui nous entoure pour mieux nous recentrer sur l'essentiel.
Être contemplatif, c'est prendre le temps de regarder comme Dieu la Création. Savoir reconnaître la marque de Dieu en toute chose et dans les personnes qui font notre quotidien, c'est déjà commencer à être contemplatif. Certains d'entre nous ont reçu cette vocation particulière, entièrement tournés vers Dieu, leur regard est converti et cherche à tout voir par le prisme du Seigneur. Qu'est ce qui m'en empêche ? Bien que ce ne soit pas ma vocation propre, contempler et prendre un peu de temps pour ça est à la portée de mes yeux, de mon corps, de mon temps.
Être contemplatif ne peut se définir par le renoncement à tout. Mais la contemplation des choses de Dieu sera plus difficile si mon rapport aux biens matériels est désordonné, si l'attachement est trop fort. Le pape François exhorte à une « sobriété heureuse », acte qui ne peut exclure Dieu ni le prochain. Elle inclut une certaine forme de contemplation des biens déjà donnés par Dieu.
Résolution :
« L’être est plus important que l'avoir. » Je ne peux rencontrer le Seigneur, ni tous ceux qui m'entourent que si je m'intéresse à la personne elle-même, si je suis attentif à la créature que le Seigneur a fait de ces personnes et de moi-même. Il est nécessaire que je mette de côté tous ces objets, ces idées, ces observations, ces affirmations ou négations que je pourrais faire par rapport à ceux qui m'entourent et qui viennent ainsi fausser le regard que je peux avoir sur ceux que le Seigneur me permettra de rencontrer.
La personne est l'essentiel, mais la possession des choses, qui est utile bien sûr, reste secondaire par rapport aux rencontres humaines et surtout par rapport à la rencontre avec le Seigneur.
Donc je vais essayer de favoriser l’être sur l’avoir.