Prendre son temps
Lâcher la montre pour laisser surgir l'inouï.
Il n'est plus rare de lire dans différents journaux que le temps est devenu un produit de luxe comme un autre. Le modèle du paysan regardant son troupeau paître et son blé repousser, a été remplacé par celui de l'homme pressé, dont la journée est millimétrée par une routine implacable et chronométrée. Et pour cause : pour être le meilleur partout, il faut maîtriser son temps autant que possible. Il faut donc une « morning routine » serrée pour combiner bien-être et sustentation, puis courir pour attraper son train, répondre à une quantité de plus en plus élevée de mails, gérer les appels, les réunions, penser au dîner, aux courses, au mariage le prochain week-end. Bref, comment un humain normalement constitué, pourrait-il passer du temps à le perdre en contemplation ?
« Le temps est devenu l'un de nos biens les plus précieux, peut-être celui que nous avons le plus de mal à donner véritablement. Donner du temps implique un engagement personnel et une conscience qui ne sera peut-être pas utilisé d'une manière optimale. Dans la contemplation ou la prière, l'impression de perdre son temps peut émerger, mais ce temps donné n'est jamais perdu, c'est le temps gardé qu'il l'est. »
S'arrêter semble indispensable mais si difficile peut-être que quelques moyens simples peuvent nous y aider, identifier un moment de la journée qui est généralement plus calme ; couper téléphone, tout écran et internet ; s'asseoir, mais pas sur la chaise de son bureau, ni sur celle où l'on mange, ou bien s'agenouiller...
Le temps donné ne dépend plus du lieu et de la disponibilité à donner du temps.
Résolution :
Est-ce qu'aujourd'hui je suis prêt à prendre du temps 15 à 20 minutes, concrètement, dans le silence, éloigné de tout bruit, en ayant coupé toutes les sources qui peuvent me plonger dans le travail ou mes préoccupations, et faire de ce temps privilégié, un temps de prière ou d'adoration face à Dieu, en rendant grâces, et en demandant à l'Esprit-Saint d'éclairer mon chemin.