Lettre Apostolique ( Saint Jean-Paul II ) - Le Jour du Seigneur N°6

Rédigé le 11/11/2024


« Dieu bénit le septième jour et le sanctifia »(Gn2,3)

13. Le précepte du sabbat, qui prépare dans la première Alliance le dimanche de la nouvelle et éternelle Alliance, s'enracine donc dans la profondeur du dessein de Dieu. C'est précisément pour cette raison qu'il n'est pas placé à côté des prescriptions purement cultuelles, comme dans le cas de tant d'autres préceptes, mais à l'intérieur du Décalogue, des « dix paroles » qui décrivent les piliers de la vie morale, universellement inscrite dans le coeur de l'homme. En situant ce commandement dans la perspective des structures fondamentales de l'éthique, Israël puis l'Église montrent qu'ils ne le considèrent pas comme une simple disposition de discipline religieuse communautaire, mais commeune expression constitutive et indispensable du rapport avec Dieuannoncé et proposé par la révélation biblique. C'est dans le même ordre d'idées que ce précepte doit être aujourd'hui redécouvert par les chrétiens. Même s'il présente une convergence naturelle avec le besoin humain de repos, c'est néanmoins à la foi qu'il faut avoir recours pour en saisir le sens profond et ne pas risquer de le banaliser et de le trahir.

14. Le jour du repos est donc tel, d'abord parce qu'il est le jour « béni » par Dieu et « sanctifié » par lui, autrement dit séparé des autres jours pour être, entre tous, le « jour du Seigneur ».
Pour comprendre pleinement le sens de cette « sanctification » du sabbat dans le premier récit biblique de la création, il faut regarder l'ensemble du texte, où l'on voit clairement comment chaque réalité, sans exception, doit être ramenée à Dieu. Le temps et l'espace lui appartiennent. Il n'est pas le Dieu d'un seul jour, mais le Dieu de tous les jours de l'homme.
Si donc il « sanctifie » le septième jour par une bénédiction spéciale et s'il en fait « son jour » par excellence, il faut comprendre cela dans la dynamique profonde du dialogue d'alliance, et même du dialogue « sponsal ». C'est un dialogue d'amour qui ne connaît pas d'interruption, sans être monotone pour autant: il se déroule en effet selon les différents registres de l'amour, depuis les manifestations ordinaires et indirectes jusqu'aux plus intenses, que les paroles de l'Écriture et les témoignages de nombreux mystiques ne craignent pas de décrire avec des images tirées de l'expérience de l'amour nuptial.

15. En réalité, toute la vie de l'homme et tout le temps de l'homme doivent être vécus comme louange et action de grâce envers le Créateur. Mais la relation de l'homme avec Dieua également besoin de temps de prière explicite, où le rapport devient un dialogue intense, qui engage tous les aspects de la personne. Le « jour du Seigneur » est, par excellence, le jour de cette relation dans laquelle l'homme élève à Dieu son chant, en se faisant la voix de toute la création.
C'est précisément pourquoi il est aussile jour du repos: l'interruption du rythme souvent oppressant des occupations traduit, dans le langage expressif de la « nouveauté » et du « détachement », la reconnaissance de la dépendance de la personne et du cosmos par rapport à Dieu.Tout est de Dieu!Le jour du Seigneur vient continuellement affirmer ce principe. Le « sabbat » a donc été interprété de manière suggestive comme un élément déterminant dans la sorte d'« architecture sacrée » du temps qui caractérise la révélation biblique. Il est là pour rappeler quele cosmos et l'histoire appartiennent à Dieu, et que l'homme ne peut se consacrer à son oeuvre de collaborateur du Créateur dans le monde sans prendre constamment conscience de cette vérité.

Résolution:
Le Christ me donne régulièrement des bénédictions. Mais le dimanche, cette bénédiction prend une valeur supplémentaire car elle m'associe au sacrifice du Christ par une bénédiction solennelle où je reçois comme le signifie le mot «bénédiction », tous les bienfaits que Jésus veut me confier et me donner gratuitement. Je réfléchis à cette bénédiction, cadeau magnifique que le Seigneur me donne.