Messe à Castel Gandolfo: le Pape invite à avoir un cœur compatissant N°1

Rédigé le 24/10/2025


Dans la paroisse Saint-Thomas de Villeneuve à Castel Gandolfo, Léon XIV a présidé la célébration eucharistique, ce dimanche 13 juillet 2025. Exprimant sa joie à la communauté paroissiale, il a invité dans son homélie, à avoir «un cœur qui s’émeut, un regard qui voit et ne passe pas outre», mais aussi des «mains qui secourent et apaisent les blessures ceux qui sont dans le besoin».

Je partage avec vous la joie de célébrer cette Eucharistie et je voudrais saluer toutes les personnes présentes. 
L’Évangile de ce dimanche, que nous venons d’entendre, est l’une des paraboles les plus belles et les plus suggestives racontées par Jésus. Nous connaissons tous la parabole du bon Samaritain (Lc 10,25-37) 

Ce récit continue aujourd’hui encore à nous défier, il remet en question notre vie, il secoue la tranquillité de nos consciences endormies ou distraites, et il nous met en garde contre le risque d’une foi accommodante, installée dans l’observance extérieure de la loi mais incapable de ressentir et d’agir avec les mêmes entrailles compatissantes de Dieu.

La compassion, en effet, est au cœur de la parabole. Et s’il est vrai que dans le récit évangélique, elle est décrite par les actions du Samaritain, la première chose que la péricope souligne, c’est le regard. En effet, devant un homme blessé qui se trouve au bord de la route après être tombé sur des bandits, on dit du prêtre et du lévite : « il le vit et passa de l’autre côté » (v. 32) ; du Samaritain, en revanche, l’Évangile dit : « il le vit et fut saisi de compassion » (v. 33).

Chers frères et sœurs, le regard fait la différence, car il exprime ce que nous avons dans le cœur : on peut voir et passer outre ou voir et ressentir de la compassion. Il y a une vision extérieure, distraite et hâtive, une vision qui fait semblant de ne pas voir, c’est-à-dire sans se laisser toucher ni interpeller par la situation ; et il y a cependant une vision, celle du cœur, avec un regard plus profond, empreint d’empathie, qui nous fait entrer dans la situation de l’autre, nous fait participer intérieurement, nous touche, nous bouleverse, interroge notre vie et notre responsabilité.

Le premier regard dont la parabole veut nous parler est celui que Dieu a posé sur nous, afin que nous apprenions nous aussi à avoir ses mêmes yeux, remplis d’amour et de compassion les uns pour les autres. Le bon Samaritain, en effet, est avant tout l’image de Jésus, le Fils éternel que le Père a envoyé dans l’histoire précisément parce qu’il a regardé l’humanité sans passer outre, avec des yeux, avec un cœur avec des entrailles remplis d’émotion et de compassion. Comme celui de l’Évangile qui descendait de Jérusalem à Jéricho, l’humanité descendait dans les abîmes de la mort et, aujourd’hui encore, elle doit souvent faire face à l’obscurité du mal, à la souffrance, à la pauvreté, à l’absurdité de la mort ; Mais Dieu nous a regardés avec compassion, il a voulu emprunter Lui-même notre route, il est descendu parmi nous et, en Jésus, le bon Samaritain, il est venu guérir nos blessures, en versant sur nous l’huile de son amour et de sa miséricorde.

Résolution :
Est-ce que mon regard est habité par la compassion, par la miséricorde, pour regarder avec  amour et charité, celui qui est seul, malade, pauvre, petit, car ce regard est le regard du Christ comme lui-même pose son regard sur moi. Ce regard est le reflet de mon cœur mais aussi de mon attitude remplie de compassion. envers ceux qui souffrent. N'est-ce pas une belle habitude que je pourrais essayer d'acquérir et de demander davantage avec l'aide du Christ ?