Docteur de l’Église N°5 Saint Augustin d’Hippone

Rédigé le 26/08/2024


Saint Augustin évêque d'Hippone, Docteur de l'Église(+430). Né à Tagaste (actuellement Souk-Ahras, Algérie) le 13 novembre 354 d'un père incroyant et d'une mère chrétienne,sainte Monique.
Brillant étudiant, jeunesse dissipée, un enfant, Adéodat. En 383, il vient à Rome, puis enseigne la rhétorique à Milan.Converti, baptisé parsaint Ambroiseà Pâques 387, il retourne en Afrique.Ordonné prêtre en 391, évêque d'Hippone (près de l'actuelle Bône, Algérie) en 396, un des plus grands théologiens chrétiens. Il meurt au moment des invasions barbares en Afrique, le 28 août 430.

Portait de Saint Augustin

Le 9 janvier 2008, le Saint-Père a tracé un portrait de saint Augustin, le célèbre évêque d'Hippone, qui fut "un homme de passion et de foi, à la grande intelligence et à l'inlassable attention pastorale". Indiquant qu'il reviendrait ultérieurement sur ses nombreuses oeuvres, il a affirmé que "tous les chemins de la littérature chrétienne latine portent à Hippone... ville de l'Afrique romaine dont Augustin fut l'évêque de 395 à 430 et d'où partent de nombreux sentiers du christianisme suivant, mais aussi de toute la culture occidentale".L'auteur des Confessions, cette "extraordinaire autobiographie spirituelle" qui porte "grande attention au mystère du soi, au mystère de Dieu caché en nous", naquit à Tagaste en 345. Sa mère Monique l'éduqua dans la foi qu'il abandonna ensuite tout en continuant de s'intéresser au Christ. Il étudia la rhétorique et la grammaire, qu'il enseigna ensuite à Carthage. Dans cette ville il lut l'Hortensius de Cicéron, qui réveilla en lui "l'amour du savoir", car malgré son abandon de la pratique ecclésiale il recherchait toujours la vérité. Mais l'Hortensius ne parlant pas du Christ, Augustin entreprit de lire les Écritures.Sa rencontre avec la Bible fut une désillusion à cause de la médiocrité de sa traduction latine, "mais aussi parce qu'il n'y trouvait ni la hauteur philosophique ni la lumière qui éclaire la recherche de la vérité". Ne voulant plus vivre sans Dieu, Augustin cherchait "une religion répondant à son désir de vérité... et d'approche de Jésus". Cela le porta vers le manichéisme dont les pratiquants assuraient que leur "religion était totalement rationnelle". Le dualisme attira le futur évêque qui pensa alors avoir trouvé la synthèse entre "le rationnel, la recherche de la vérité et l'amour du Christ".Mais la doctrine manichéenne fut incapable de résoudre les doutes du futur saint. Installé à Milan, Augustin prit l'habitude d'écouter les homélies de l'évêque Ambroise pour améliorer sa rhétorique. L'évêque de Milan exposait "une interprétation typologique de l'Ancien Testament, comme cheminement vers Jésus-Christ" et c'est ainsi qu'Augustin "trouva la clef pour lire la beauté et la profondeur philosophique de l'Ancien Testament, et qu'il comprit l'unité totale entre le mystère du Christ dans l'histoire et la synthèse entre philosophie, raison et foi dans le Logos, dans le Christ, Verbe éternel incarné".Le 15 août 386 Augustin se convertit au christianisme "à la fin d'un long et difficile parcours intérieur". Il reçut le baptême le 24 avril suivant et fut ordonné prêtre en 391. Rentré en Afrique, il devint évêque quatre ans plus tard. Il fut, a souligné Benoît XVI, "un évêque exemplaire dans son travail pastoral..., attentif aux pauvres et à la formation de son clergé, fondateur de monastères". Et en peu de temps il devint "une des principales figures du christianisme de l'époque... L'évêque d'Hippone exerça une grande influence sur la conduite de l'Église en Afrique" et combattit avec vigueur des hérésies puissantes et malignes comme le manichéisme, le donatisme et le pélagisme.Enfin, le Saint-Père a rappelé qu'Augustin se "confiait à Dieu chaque jour et cela jusqu'à la fin de sa vie". Peu avant de mourir il demanda qu'on lui écrive en grandes lettres les psaumes pénitentiels qu'il fit afficher près de son lit de malade afin de pouvoir les lire". Saint Augustin mourut le 28 août 430...VIS 080109 (560)

Saint Augustin nous encourage

Le16 janvier 2008, le Saint-Père a poursuivi sa catéchèse sur saint Augustin, évoquant les dernières années de ce Docteur de l'Église qui, quatre ans avant de disparaître, désigna son successeur afin de se consacrer totalement à l'étude de l'Écriture."Ce furent des années de grande activité intellectuelle...au cours desquelles il intervint en faveur de la concorde entre les provinces africaines menacées par des tribus méridionales... Le plus grand titre de gloire, déclara Augustin, est de tuer la guerre par la parole, plutôt que de tuer les gens par le glaive, de gagner ou maintenir la paix par la paix et non par la guerre". Le Pape a également rappelé que le siège d'Hippone par les Vandales fut une grande souffrance pour saint Augustin."Malgré l'âge et la fatigue, il demeura sur la brèche, trouvant le réconfort du peuple et le sien dans la prière, dans la méditation des desseins mystérieux de la Providence... Si le monde vieillit, déclara le saint évêque, le Christ demeure jeune à jamais. C'est pourquoi il invitait ses contemporains à ne pas renoncer à rajeunir avec le Christ qui a dit: Ne crains pas, ta jeunesse reviendra comme revient celle de l'aigle. Voici la raison pour laquelle -a précisé le Saint-Père- le chrétien ne doit jamais se laisser abattre et toujours se mettre au service de qui est dans le besoin".Rappelant que la demeure-monastère d'Augustin était ouverte à ses frères dans l'épiscopat qui le désiraient, Benoît XVI a souligné combien il
profita de ces années de liberté pour intensifier sa prière. "Il avait coutume de dire que personne, évêque, prêtre ou simple fidèle, ne pouvait se préparer à la mort sans une sérieuse pénitence. Pleurant abondamment, il répétait les psaumes pénitentiels tant de fois récités avec son peuple".Puis le Pape a signalé que le corps du célèbre évêque d'Hippone, mort le 28 août 430, fut transporté en Sardaigne à une date inconnue, avant d'être porté vers 725 à Pavie, où il est toujours conservé en la basilique St.Pierre "in Ciel d'oro". Mais Augustin survit dans ses écrits, où nous pouvons le retrouver bien vivant. Il demeure une lumière qui éclaire notre cheminement. "Lorsque je lis ses écrits -a confié le Saint-Père- je n'ai jamais l'impression qu'ils sont ceux d'un homme mort il y a seize siècles. J'y trouve un homme contemporain, un ami qui me parle, qui nous parle, avec une foi fraîche parfaitement actuelle"."On trouve dans l'oeuvre de saint Augustin l'actualité de la foi qui vient du Christ, du Verbe éternel incarné, fils de Dieu et fils d'homme comme nous. Il est évident que sa foi n'est pas d'hier, bien qu'exprimée dans un lointain passé. Elle montre que le Christ est vraiment hier, aujourd'hui et à jamais la voie, la vérité et la vie. Augustin -a conclu Benoît XVI- nous encourage à nous en remettre à ce Christ perpétuellement vivant et à trouver ainsi le chemin de la vie"...VIS 080116 (510)

Rencontre d'Augustin avec le Christ

Le30 janvier 2008, Benoît XVI a repris sa catéchèse sur saint Augustin, sa vie et son oeuvre, rappelant que Jean-Paul II lui avait consacré la Lettre apostolique Augustinum Hipponensem en 1986, pour le 16ème centenaire de sa conversion. Son prédécesseur entendait ainsi rendre grâce à Dieu pour le don que cette conversion fut pour l'Église comme pour le monde.Précisant que sa quatrième et dernière catéchèse sur ce grand Docteur de l'Église traiterait spécifiquement de la conversion, qui fut l'évènement capital de sa vie et l'est encore pour nous, le Saint-Père a abordé le rapport entre foi et raison, "le sujet déterminant de la vie de saint Augustin... Tout son itinéraire spirituel et intellectuel constitue un modèle toujours actuel pour traiter du rapport entre foi et raison, et pas seulement -a-t-il précisé- pour les croyants. Il l'est pour tout homme en recherche de la vérité, question centrale en matière d'équilibre et de destin personnel. On ne peut dissocier ces deux dimensions, qu'il faut au contraire envisager ensemble".Puis le Pape a cité deux formules augustiniennes exprimant "la synthèse cohérente de la foi et de la raison: Croire pour comprendre, car croire ouvre le chemin vers les portes de la vérité; et Comprendre pour croire, qui permet rechercher la vérité afin de rencontrer Dieu, afin de croire... L'harmonie entre foi et raison -a poursuivi Benoît XVI- signifie d'abord que Dieu n'est pas inaccessible, qu'il est proche de chaque être humain, à son coeur comme à sa raison. A condition de nous mettre en marche"."La présence de Dieu en l'homme, qui est à la fois profonde et mystérieuse, peut être reconnue et découverte au plus profond de soi". Ainsi que l'a souligné Augustin, s'adressant à Dieu au début de ses Confessions, une autobiographie spirituelle et une louange: Tu nous a faits en fonction de toi et notre coeur est inquiet tant qu'il ne reposera pas en toi! ... L'homme est une grande énigme et un profond abysse, que seul le Christ éclaire et sauve. Ceci est capital: Qui est éloigné de Dieu est loin de soi même. Et ne peut se retrouver qu'en retrouvant Dieu, qu'en retrouvant sa véritable identité".Le Saint-Père a alors dit que dans sa Cité de Dieu, Augustin rappelle que l'homme est par nature un être social, et anti-social par vice. Il ne peut être sauvé que par le Christ, unique médiateur entre Dieu et l'humanité, "chemin universel de liberté et de salut, ainsi que le rappela Jean-Paul II dans le document cité précédemment. "Comme médiateur unique en vue du salut, Jésus-Christ est le chef de l'Église à laquelle il est uni mystiquement".Citant à nouveau la lettre Augustinum Hipponensem, Benoît XVI a indiqué que son prédécesseur a désiré demander au saint "ce qu'il avait à dire aux hommes de ce temps, et répondre avec les mots mêmes de la lettre dictée par Augustin peu avant de mourir: Je crois qu'il faut ramener les hommes à l'espérance de trouver la vérité, cette vérité qui est le Christ même, véritablement Dieu... Saint Augustin -a conclu le Saint-Père- a rencontré Dieu, dont il reconnut la présence au long de son existence, de telle manière que cette véritable rencontre personnelle changea sa vie, comme elle change celle des femmes et des hommes qui ont la grâce de faire sa rencontre de siècle en siècle. Demandons au Seigneur de nous donner cette grâce pour trouver ainsi sa paix"...VIS 080130 (580)

Résolution:
À l'exemple de Saint Augustin, j'essaie d'approfondir les lectures de la messe de ce jour, de façon attentive et profonde et de les méditer un long moment.