Lettre Apostolique ( Saint Jean-Paul II ) - Le Jour du Seigneur N°1

Rédigé le 11/11/2024


NB- À partir de ce jour, après la fête de la Toussaint et le pèlerinage de Vézelay, nous allons prendre le temps de méditer sur la Lettre Apostolique de Saint-Jean-Paul II: Le jour du Seigneur, le Dimanche

 

  1. Le jour du Seigneur — ainsi que fut désigné le dimanche dès les temps apostoliques — a toujours été particulièrement honoré dans l'histoire de l'Église, à cause de son lien étroit avec le coeur même du mystère chrétien. En effet, dans le rythme hebdomadaire, le dimanche rappelle le jour de la résurrection du Christ. C'est laPâque de la semaine, jour où l'on célèbre la victoire du Christ sur le péché et sur la mort, l'accomplissement de la première création en sa personne et le début de la « création nouvelle » (cf.2 Co5,17). C'est le jour où l'on évoque le premier jour du monde dans l'adoration et la reconnaissance, et c'est en même temps, dans l'espérance qui fait agir, la préfiguration du « dernier jour », où le Christ viendra dans la gloire (cf.Ac1,11;1 Thess4,13-17) et qui verra la réalisation de « l'univers nouveau » (cf.Ap21,5).
    L'exclamation du psalmiste: « Voici le jour que fit le Seigneur, pour nous allégresse et joie » (Ps118 [117], 24) convient donc bien au dimanche. Cette invitation à la joie, reprise par la liturgie de Pâques, est marquée par la stupeur dont furent saisies les femmes qui avaient assisté à la crucifixion du Christ, quand, étant allées au tombeau « de grand matin, le premier jour après le sabbat » (Mc16,2), elles le trouvèrent vide. C'est une invitation à revivre, en quelque sorte, l'expérience des deux disciples d'Emmaüs, qui sentirent « leur coeur tout brûlant au-dedans d'eux-mêmes », tandis que le Ressuscité les accompagnait sur le chemin, en leur expliquant les Écritures et en se révélant à « la fraction du pain » (cf.Lc24,32.35). C'est l'écho de la joie, d'abord hésitante, puis irrésistible, qu'éprouvèrent les Apôtres au soir de ce même jour, lorsqu'ils eurent la visite de Jésus ressuscité et qu'ils reçurent le don de sa paix et de son Esprit (cf.Jn20,19-23).
  2. La résurrection de Jésus est la donnée première sur laquelle repose la foi chrétienne (cf.1 Co15,14): c'est une réalité stupéfiante, perçue en plénitude dans la lumière de la foi, mais attestée historiquement par ceux qui eurent le privilège de voir le Seigneur ressuscité; c'est un événement merveilleux qui ne se détache pas seulement d'une manière absolument unique dans l'histoire des hommes, mais qui se placeau centre du mystère du temps. Comme le rappelle en effet le rite de la préparation du cierge pascal, dans la liturgie expressive de la nuit de Pâques, c'est au Christ qu'« appartiennent le temps et les siècles ». C'est pourquoi, faisant mémoire du jour de la résurrection du Christ, non seulement une fois par an, mais tous les dimanches, l'Église entend montrer à chaque génération ce qui constitue l'axe porteur de l'histoire, auquel se rattachent le mystère des origines et celui de la destinée finale du monde.
    Il est donc légitime de dire, comme le suggère l'homélie d'un auteur du IVe siècle, que le « jour du Seigneur » est le « seigneur des jours ». Ceux qui ont reçu la grâce de croire au Seigneur ressuscité ne peuvent que percevoir la signification de ce jour hebdomadaire avec l'émotion vibrante qui faisait dire à saint Jérôme: « Le dimanche est le jour de la résurrection, le jour des chrétiens, c'est notre jour ». Il est en effet pour les chrétiens le « jour de fête primordial », destiné non seulement à marquer le déroulement du temps, mais à en révéler le sens profond.
  3. Son importance fondamentale, toujours reconnue au cours de deux mille ans d'histoire, a été réaffirmée avec force par le Concile Vatican II: « Selon la tradition apostolique dont l'origine remonte jusqu'au jour même de la résurrection du Christ, l'Église célèbre le mystère pascal chaque huitième jour, qui est nommé à juste titre jour du Seigneur ou jour dominical ». Paul VI a souligné une nouvelle fois cette importance lorsqu'il a approuvé le nouveau Calendrier général romain et les Normes universelles qui règlent le déroulement de l'année liturgique. La proximité du troisième millénaire, qui pousse les croyants à réfléchir à la lumière du Christ sur le déroulement de l'histoire, les invite aussi à redécouvrir le sens du dimanche avec une nouvelle intensité, son « mystère », la valeur de sa célébration, sa signification pour l'existence chrétienne et humaine.

Je prends acte volontiers des nombreuses interventions du magistère et des initiatives pastorales que vous-mêmes, mes Frères dans l'épiscopat, individuellement ou conjointement — bien assistés par votre clergé — vous avez conduites sur ce thème important dans les années qui ont suivi le Concile. Au seuil du grand Jubilé de l'An 2000, j'ai voulu vous offrir cette Lettre apostolique pour soutenir votre engagement pastoral en un domaine à ce point vital. Mais je désire en même temps m'adresser à vous tous, chers fidèles, comme si je me rendais spirituellement présent dans les différentes communautés, là où, chaque dimanche, vous vous rassemblez avec vos pasteurs pour célébrer l'Eucharistie et le « jour du Seigneur ». Bien des réflexions et des sentiments qui inspirent cette Lettre apostolique ont mûri pendant mon épiscopat à Cracovie et, après le début de mon ministère d'Évêque de Rome et de Successeur de Pierre, dans les visites aux paroisses romaines, effectuées avec régularité les dimanches des différentes périodes de l'année liturgique. Dans cette Lettre, il me semble donc que je continue le dialogue vivant que j'aime entretenir avec les fidèles, en réfléchissant avec vous sur le sens du dimanche et en soulignant les raisons de le vivre comme un véritable « jour du Seigneur », même dans les conditions nouvelles de notre époque.

Résolution:
Le dimanche, jour du Seigneur est le rappel de ce jour le plus important de la vie du Christ, sa Résurrection. Est-ce que je prends conscience dans ma prière que la Résurrection du Christ le plus important dans la vie du chrétien puisque par sa Résurrection, je suis déjà sauvé?