L’insistance répétée du Pape François pour inscrire le service des pauvres comme une priorité de l’Église se résume dans ce qu’il nomme lui-même « la culture de la Rencontre ».
Il ne s’agit pas de « faire la charité » en donnant l’aumône dans la rue ou en faisant un « like » sur la page Facebook d’un organisme humanitaire, il s’agit plutôt de s’entrainer à connaitre l’autre, l’inconnu, le différent. Dire bonjour à celui qui fait la manche à l’entrée de l’Église et l‘appeler par son prénom, se souvenir de la date anniversaire de la vieille voisine pour lui offrir des fleurs, penser à téléphoner à une personne hospitalisée pour prendre de ses nouvelles, redoubler de patience pour contribuer à une séance de soutien scolaire ou à un match de foot organisé pour des jeunes en difficulté, tout cela contribue à la culture de la Rencontre.
Un vieux proverbe berbère raconte : « Quand je l’ai vu de loin, j’ai cru que c’était un fauve ; quand je me suis approché, j’ai vu que c’était un homme, mon semblable, et quand enfin je lui ai parlé et que nous avons partagé nos histoires, j’ai compris que c’était mon frère ».
Jésus a passé son ministère sur cette terre à développer cette culture de la Rencontre ; Il n’avait aucun préjugé et n’enfermait personne dans des a priori qui auraient évité la rencontre. Cette force intérieure lui a permis de se rendre présent à tous, même ceux que l’on trouvait infréquentables. Il l’a fait en proclamant bienheureux les pauvres de cœur, les artisans de paix, les affamés de justice, les cœurs purs, les miséricordieux… et il a invité tous ses disciples à partager ce bonheur d’aimer et servir.
Puissions-nous, les uns et les autres, retrouver cette joie de l’entraide fraternelle, du gout des autres, et du service désintéressé des plus faibles. C’est ce que l’on appelle vivre la diaconie de l’Église à la suite de Jésus le Serviteur.
Diacre Gilles Rebêche