Qu'est-ce que la mort ?

Rédigé le 26/06/2025


Le sens de notre mort et le sens de notre vie vont ensemble Si nous cherchons quel est le sens véritable de notre vie, demandons-nous pour quoi nous ne sentirions prêts éventuellement à mourir. Certains prétendront bien que la question de l'au-delà de la mort est inutile, qu'elle nous détourne de ce monde à construire au programme de rêveries invérifiables. Mais pourquoi nous donner la peine de construire ce monde si nous ne savons pas ce qu'il vaut et où il va au bout du compte ? Et que vaut-il si la mort ne cesse de le ronger et de nous ronger de l'intérieur ?

Si l'Évangile est Bonne Nouvelle, c'est parce que Jésus est venu chez nous pour vaincre la mort en la transfigurant dans sa Croix et sa Résurrection.

  • Tout d'abord par son offrande totale et par la puissance de sa Résurrection, Jésus a vraiment changé de l'intérieur le sens de la mort. De conséquence du péché originel et de signe d'échec, il en a fait une victoire de l'Amour, un acte de remise totale  et de soi entre les mains du Père et un chemin vers la Vie éternelle. Ainsi, nous voici appelés à suivre Jésus jusque dans la mort vers la vie éternelle et la plénitude de l'Amour.
  • Mais cette Bonne Nouvelle ne fait pas nous faire oublier que la mort demeure un drame pour l'homme : Jésus n'a pas fait semblant de pleurer devant le tombeau de son ami Lazare et sur la Croix, il n'a pas feint de souffrir. Sa passion n'était pas un simple « mauvais moment » à passer avant Pâques. La mort est et reste une atteinte fondamentale à l'intégrité de l'homme.

Le corps de Jésus participe de sa vie la plus personnelle : pas une parole, pas un sentiment, pas une souffrance ou une joie qu'il n'ait exprimée dans son corps ; pas un miracle qu’il n’ait accompli par parole et geste physique. Son corps lui est si personnel que c'est pour lui un seul et même acte d'amour que de s'offrir et d'offrir son corps. Or, dans la mort, Jésus, le vit à son maximum de déchirement : son corps totalement offert lui est arraché, pour être mis sans vie au tombeau. Mais par son âme déchirée, Jésus rejoint son Père. De même en sera-t-il de notre propre mort ? Notre corps ira vers la tombe et notre âme déchirée au plus intime d'elle-même, retournera par Jésus et comme Jésus, vers l'Amour du Père qui nous attend.

  • Mais tout ne se finit pas là. En effet, le troisième jour, Jésus est ressuscité d'entre les morts. La question n'est donc pas seulement la survie de son âme, mais de la Résurrection, mais de la Glorification de son corps : le jour de Pâques, le tombeau est vide, et Jésus se laisse voir et toucher glorieux, tout en échappant mystérieusement aux limitations de ce monde. Ainsi en sera-t-il pour nous à la fin des temps : le Seigneur, en effet, n'a pas pour projet de nous donner une gloire incomplète, mais une gloire totale semblable à celle de Jésus Ressuscité : une gloire définitive de tout notre être, et donc aussi, mystérieusement de notre corps. C'est pour cela que nous professons « la résurrection de la chair » qui adviendra à la fin des temps, lors du retour de Jésus dans la gloire.

La mort de Jésus et sa résurrection, le troisième jour éclairent ainsi notre propre mort et toute notre existence.

  • Elles nous montrent que nous portons en nous une dimension d'immortalité, celle de notre âme, de nos capacités personnelles, de connaître et d'aimer, que le Seigneur veut combler par sa présence au delà de tout ce que nous pouvons imaginer, dès notre retour vers lui.
  • Elles nous montrent aussi à quel point notre corps est une réalité précieuse et belle mais fragile puisqu'à l'image du corps de Jésus, il doit mourir pour ressusciter à la gloire éternelle.

Ce sont donc deux risques opposés qui nous sont épargnés lorsque nous contemplons le mystère de Jésus mort et ressuscité :

  • Le matérialisme qui réduirait l'homme à n’être qu'un agrégat de cellules organisées. Bien sûr, un agrégat de cellules peut certes « fonctionner », mais, aussi élaboré que soit ce « fonctionnement », cela fait-il la moindre parcelle d'intériorité spirituelle et de liberté ?
  • D'autre part, le dualisme, spiritualisme exacerbé qui méprise le corps au point de ne plus voir en lui qu'une réalité extérieure et secondaire. Mais ce que nous avons vu de Jésus, sa capacité de vivre et d'exprimer en son corps les réalités les plus spirituelles, vaut pour tout homme et sont des réalités inséparablement spirituelles et corporelles. Mépriser le corps, c'est aussi mépriser l'âme dont le corps est l'expression. Croire que dans la mort, l'âme survit au corps, ce n'est pas considérer que Dieu limite là son appel d'amour : c'est pour notre corps et pour tout notre être qu’en la résurrection corporelle de Jésus, Dieu suscite en nous l'espérance de l'éternité bienheureuse.

La meilleure manière de nous libérer d'une telle manière de vivre et de penser n’est-elle pas de contempler et d'adorer le mystère de ce corps en lequel Jésus se livre pour nous, totalement et pour toujours. Ainsi en est-il de notre propre vie et de notre propre corps : notre corps n'est pas fait pour une simple succession d'expériences ponctuelles, mais pour être engagé une fois pour toutes dans le service du Seigneur et de nos frères. Notre vie n'est pas un essai provisoire à recommencer indéfiniment sous des formes différentes ; aux yeux du Seigneur, elle vaut pour toujours, elle a dès maintenant un poids d'éternité, car elle débouche sur l'éternité. Dès aujourd'hui, mes choix et mes capacités d'aimer valent cher aux yeux de Jésus puisqu'ils nous engagent envers lui pour toujours.

Résolution 
Le mort est inéluctable pour chaque homme. Mais elle prend tout son sens parce qu'après la mort, il y a la Résurrection. Notre âme est immortelle, notre corps est mortel. Est ce que je prends soin de mon âme, de mon corps ? Chacun des deux est indissociable. Nous sommes appelés à une résurrection à l'image de celle du Christ.
Je réfléchis sur le sens de ma mort mais aussi sur l'importance de mon âme éternelle et de mon corps qui redeviendra poussière, mais qui retrouvera mon âme immortelle, au jugement dernier. Je demande au Seigneur de m'éclairer sur ce grand mystère de la mort et de la Résurrection.