Evangile selon St Matthieu 6, 19-23

Rédigé le 20/06/2025


En ce temps-là,
Jésus disait à ses disciples :
« Ne vous faites pas de trésors sur la terre,
là où les mites et les vers les dévorent,
où les voleurs percent les murs pour voler.
Mais faites-vous des trésors dans le ciel,
là où il n’y a pas de mites ni de vers qui dévorent,
pas de voleurs qui percent les murs pour voler.
Car là où est ton trésor,
là aussi sera ton cœur.

La lampe du corps, c’est l’œil.
Donc, si ton œil est limpide,
ton corps tout entier sera dans la lumière ;
mais si ton œil est mauvais,
ton corps tout entier sera dans les ténèbres.
Si donc la lumière qui est en toi est ténèbres,
comme elles seront grandes, les ténèbres ! »

 Méditation :

« Là où est ton trésor, là aussi sera ton cœur » (Mt 6, 21). Là où sont mes raisons de vivre, là où sont mes ambitions, là où sont mes désirs, là où sont mes pensées habituelles, là où est mon espérance, là où sont mes regards, ... là est mon cœur. 

En vérité, où est mon cœur ? En vérité, qu’est-ce que j’en fait ?

Ecoutons d’abord le CEC 368 : La tradition spirituelle de l’Église insiste aussi sur le cœur, au sens biblique de " fond de l’être " (Jr 31, 33) où la personne se décide ou non pour Dieu (cf. Dt 6, 5 ; 29, 3 ; Is 29, 13 ; Ez 36, 26 ; Mt 6, 21 ; Lc 8, 15 ; Rm 5, 5).

Autrement dit, nous sommes comme renvoyés à ce que nous exposions déjà pour la méditation sur la pureté : il ne faut pas laisser les évènements de notre vie se dérouler tous seuls. Il faut absolument prendre le temps de se poser, et plus d’une fois dans une vie, pour mûrir une décision la plus profonde possible. Qu’est-ce que je fais de ma vie ?

Il n’est pas si facile de s’arrêter, de se poser. Sans en être très conscient, on peut avoir comme une peur de se regarder « en face », ou face à Dieu.

Et pourtant, cette étape est absolument nécessaire, sinon ma vie sera guidée par tout (les évènements, le regard des autres, les médias, …) sauf moi ! Et en définitive, mon cœur, envahi ou conditionné, ne m’appartiendra pas vraiment.

En clair, il existe plusieurs niveaux dans ce que l’on entend par cœur : le niveau des affections, de ce que j’aime, de ce vers quoi je penche, et le niveau des décisions à prendre.

Ce dernier niveau est le plus important et doit en quelque sorte « commander » aux autres.

Le but est évidemment de « tenir les rênes » de sa propre vie. Ce n’est pas si facile, et ce n’est pas acquis une fois pour toutes.

Ceci est d’autant plus important qu’il existe des étapes dans la vie humaine. Au début de l’âge adulte, on imprime la direction de sa vie entière.

Il s’agit par exemple du choix d’une profession, à prendre en fonction de certaines motivations qu’il faudrait établir et prioriser dans la clarté. Parmi ces motivations, celles touchant la morale ne doivent pas être reléguées à la dernière place, elles doivent tenir la première.

Plus encore que le choix d’une profession, il faut faire la place à la question de la vocation. Qu’est-ce qu’au fond, le Seigneur Jésus attend de moi ? A quoi m’appelle-t-il ? Que me demande-t-il ? Quelle place voudrait-Il que je prenne dans son corps qu’est son Église ?

Plus que tout autre question, celle-ci ne devrait pas être mise de côté. Certes, elle n’est pas très facile à affronter, mais la politique de l’autruche n’a jamais aidé qui que ce soit à « réussir » dans la vie. Cette question délicate renvoie sans cesse au dialogue entre Jésus et l’âme. Dans ce dialogue, l’âme se confie, espère en la lumière qu’elle peut recevoir uniquement de son Seigneur. Elle est donc essentiellement une question de désir, désir qui augmente la capacité de nos âmes à recevoir ce que Dieu veut lui donner. C’est ce désir qu’Il attend.

Résolution :
Je demande au Christ de faire augmenter en moi ce désir de l'aimer davantage et de pouvoir accueillir sa Parole, pour qu'il m'aide à trouver mon chemin sans que j'y mette de résistance ni d'obstacle, et que je lui laisse la liberté de m'aider à marcher en sa présence sur ce chemin tout au long de ma vie pour aller vers la Gloire du Ciel.