A propos de Vézelay

Rédigé le 20/10/2022
Jean HUOT


La route que tu vas vivre ces quatre jours pourrait te paraître « révolutionnaire » mais elle est en totale conformité avec l'esprit donné par ses fondateurs en 1976 à la « Route FSE » quand un « petit » nombre de routiers, sac à dos et Baussant au vent, ont marché vers la basilique Sainte-Madeleine… sans tambour ni trompette… humblement… mais remplis d'espérance.

Car Vézelay - qui s’est rapidement imposé comme un haut lieu incontournable rythmant l’année route FSE - n'est pas un pèlerinage mais une route vécue selon le style route FSE (sobriété, pureté, virilité, maîtrise de soi…) avec des kilomètres parcourus dans la nature et une traversée de rivière qui a marqué des générations de routiers!

Le rassemblement de Vézelay se donnait pour vocation de faire vivre tout le déroulé de la vie terrestre des hommes.

La marche pendant les trois jours précédant l’arrivée à la basilique symbolisait la vie terrestre, le cheminement de chacun vers un seul but: la sainteté et la découverte du Christ.

L’arrivée dans le village pour la veillée de prière se faisait dans le noir, sans lumière, les éclairages publics éteints et l’entrée dans la basilique (seul l'autel était éclairé) en silence et dans l’obscurité de la nuit symbolisait la mort. La lumière s’allumait quand l’ensemble des routiers entrait dans le narthex, les grandes orgues scandaient des cantiques: c’était l’entrée au Paradis, apogée de la vie terrestre et aboutissement de la Route.

Entrez les gueux!

Vézelay avait donc un côté existentiel, au sens qu’il symbolisait l’existence du routier, au sens aussi qu’il le marquait profondément. Du réel et non du virtuel! La veillée commençait alors, suivi initialement par la messe, puis par une adoration eucharistique. Enfin les départs routiers avaient lieu dans le narthex.
Le retour au bivouac à la Goulotte se faisait dans la paix et le silence de la nuit.

Ainsi, dès le premier Vézelay, la dimension eucharistique est présente: la messe (puis l’adoration) nocturne était un nouvel Emmaüs, on était donc post-Résurrection.

Ce petit rappel historique confirme bien que le but premier de la Route AGSE est eucharistique (au sens de « rencontre avec le Christ »).

L’activité de cette année, exceptionnelle, offre à tous les aînés du mouvement une unité d'action, une unité de temps et une unité d'esprit. Seul manque l'unité de lieu mais nous sommes en communion spirituelle, donc réunis.

Notre idéal routier « AGSE » permet d'accepter cette situation extraordinaire avec sérénité, réalisme et enthousiasme car nous savons que nous devons travailler et combattre sans jamais oublier que le règne du Christ est le but de notre route (cérémonial du départ routier).

« Si la route te manque, fais-la »
extrait du cérémonial du départ RS